Retours de congrès

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Gabriella Gellen

Université de Cergy-Pontoise | Institut Pasteur

Chercheur Postdoctoral

Je tiens à exprimer ma gratitude envers FPS pour m’avoir donné l’opportunité de participer au Congrès Mondial HUPO 2024 à Dresde, en Allemagne, du 20 au 24 octobre 2024. Ce congrès a rassemblé plus de 1 800 participants venus d’environ 50 pays, avec 28 sessions et plus de 1 100 résumés. Il m’a offert de nombreuses occasions d’élargir mes connaissances dans tous les domaines de la protéomique et d’apprendre auprès de chercheurs renommés, comme Neil Kelleher et Matthias Mann.

J’ai eu l’honneur de contribuer au congrès en tant que co-présidente de la session Protéomique structurelle et prédiction de la structure des protéines, aux côtés de Juri Rappsilber. C’était ma première expérience en tant que présidente de session lors d’un congrès, que j’ai abordée avec un mélange d’enthousiasme et d’appréhension. Ce fut une excellente occasion de pratiquer l’art oratoire devant la communauté de la protéomique structurelle. Surmonter mes appréhensions initiales à l’idée de m’adresser à un si large public m’a permis de me connecter de manière significative avec les intervenants, qui sont des pionniers et des pairs dans le domaine.

De plus, lors du symposium-déjeuner en biologie structurale, j’ai eu une discussion enrichissante avec Kish Adoni de l’Institut de biologie structurale et moléculaire de l’UCL à Londres. Nous avons exploré le potentiel de combiner le cross-linking, la séparation par mobilité ionique et la spectrométrie de masse top-down pour l’étude des protéines désordonnées. De ces échanges pourraient émerger des collaborations prometteuses et des approches novatrices pour le développement de la recherche sur la structure des protéines.

Les nombreuses sessions de posters ont également été un moment fort du congrès, offrant de nombreuses opportunités de discussions captivantes avec des collègues du monde entier, de la République tchèque aux États-Unis, notamment dans les domaines de la protéomique structurelle et de la biologie chimique. Par ailleurs, les présentations de posters des initiatives HUPO et EuPA, comme le YPIC (Young Proteomics Investigators Club) et le comité ECR de HUPO, m’ont fourni de nouvelles informations sur la manière d’obtenir des conseils et du mentorat pour le développement de carrière, ainsi que sur la façon dont je peux aider les jeunes générations dans ce domaine.

Au-delà du contenu scientifique, le congrès a inclus des sessions de mentorat uniques abordant des questions de santé mentale et des conflits en milieu professionnel. Lors de l’événement de mise en réseau FeMS+ et Moms in Proteomics, j’ai échangé avec d’autres femmes du milieu académique et industriel, partageant nos expériences sur la gestion de l’équilibre travail-vie personnelle, l’avancement de nos carrières et les défis financiers. Ces discussions en table ronde ont été particulièrement marquantes, car elles ont mis en lumière les difficultés communes que beaucoup d’entre nous rencontrent : contrats de courte durée, déménagements fréquents à travers différents pays ou continents, et les défis liés à la conciliation des exigences académiques avec la vie familiale.

De manière générale, les bourses et subventions ne sont pas compatibles avec les calendriers de planification familiale (par exemple, pour une bourse, on peut être jugé trop inexpérimentée, tandis que pour une autre, on peut être considérée comme trop âgé : par exemple, on s’attend à ce que vous ayez des enfants à un moment précis de votre vie ; sinon, votre candidature pourrait être refusée). Ces conversations ouvertes ont révélé que nous ne sommes pas seules, même si cela semble parfois être le cas lorsque l’on compare nos vies à des représentations idéalisées sur des plateformes comme LinkedIn.

Ces discussions ont également mis en évidence des problèmes systémiques plus larges au sein du milieu académique, qui fonctionne encore souvent de manière peu favorable aux femmes. En sensibilisant les autres et en nous soutenant mutuellement, nous pouvons plaider pour des changements visant à rendre le système plus inclusif. Des initiatives telles que les prix FeMS+, les programmes de mentorat et les opportunités de réseautage, comme celles offertes lors de ce congrès, sont essentielles. Elles nous permettent de partager des stratégies, de gagner en visibilité et de donner à la prochaine génération les connaissances nécessaires pour relever ces défis avec succès.

En nommant activement nos pairs pour des prix, en partageant des informations sur les opportunités et en encadrant les jeunes collègues sur les subtilités des parcours académiques, nous pouvons contribuer à une communauté scientifique plus équitable et solidaire. Ces efforts sont essentiels pour créer un environnement où chacun peut s’épanouir et atteindre son plein potentiel.

 

 

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