Chers collègues, chers amis,
Je tiens tout d’abord à remercier une nouvelle fois la FPS et son Conseil d’Administration de m’avoir attribué le prix senior de la Société. Je suis très honoré de cette distinction qui m’a fait, soyez-en assurés, extrêmement plaisir. Comme je vous l’ai dit à Lille, ce prix récompense un travail collectif qui est le fruit d’une collaboration fructueuse entre l’équipe de recherche qui m’accompagne depuis près de 25 ans et la plateforme protéomique de Montpellier que j’ai eu l’honneur de diriger pendant 10 ans et qui a toujours eu le souci d’apporter à ses utilisateurs des technologies et des solutions en analyse protéomique aux meilleurs standards.
La protéomique m’a beaucoup apporté et a largement contribué aux succès des projets de neurobiologie que nous avons développés dans l’équipe au cours des 25 dernières années. La protéomique s’inscrit dans une recherche sans à priori qui permet de faire des découvertes très originales et qui a tout sa place à côté d’une recherche de type ‘hypothesis-driven’. Les moments les plus excitants de ma vie de chercheur sont certainement ceux passés à déchiffrer les listes de protéines issues des études protéomiques réalisées au laboratoire. Ainsi, c’est grâce à la protéomique que nous avons pu découvrir comment certains neurotransmetteurs comme le glutamate et la sérotonine modulent le développement et l’activité des neurones et certains mécanismes sous-tendant les pathologies cérébrales comme les troubles de l’humeur et les psychoses. Un autre aspect extrêmement stimulant et gratifiant de notre discipline est la constante évolution des technologies utilisées dans le domaine, qui permet d’ouvrir de nouveaux horizons et de repousser les frontières de la connaissance du vivant. Qui aurait pu imaginer quand j’ai commencé il y a 25 ans que l’on pourrait identifier plus de 6500 protéines dans une cellule unique ? La très belle conférence de Karl Mechtler à Lille laisse présager que si la discipline a atteint aujourd’hui une maturité indéniable, on ne s’arrêtera pas là.
Je souhaite enfin vous redire le plaisir que j’ai eu à siéger pendant 3 mandats au sein du Conseil d’Administration de la FPS, dont un en tant que président. Une des particularités de notre société est qu’elle regroupe des scientifiques de tous horizons, chimistes, massistes et biologistes de différents champs disciplinaires. Cette pluridisciplinarité a été une source d’enrichissement personnel unique et constitue un bien précieux que vous continuez à entretenir avec beaucoup de réussite, comme on a tous pu le constater une nouvelle fois à l’occasion du superbe congrès SMAP à Lille. Ces mandats ont également vu l’ouverture de la FPS à l’international avec la création du YPIC sous l’impulsion d’Odile Schiltz et l’organisation de congrès conjoints avec les sociétés des autres pays européens et je me réjouis que ces initiatives soient maintenant pérennes grâce à l’action des présidents qui m’ont succédé, Christine Carapito, Franck Vandermoere et Delphine Pflieger.
Pour terminer, c’est toujours un grand plaisir de vous retrouver lors des congrès de la FPS et je vous dis donc à l’année prochaine au congrès EuPA à St Malo.
Philippe